En tant qu’associations, nos clubs, toutes disciplines et catégories confondues, sont encore réglementés par des textes qui n’ont pas accompagné les transformations profondes qu’a connues le sport. Nous sommes encore sous l’emprise de textes datant de 1994 et de 1995 qui s’intéressent aux structures sportives et à l’éducation physique. Les retouches opérées en 2011 pour faciliter l’accès aux élections ne peuvent pas être considérées comme un changement notable du cadre juridique qui régit clubs et fédérations. Parlons des clubs ou associations si l’on veut être fidèle au concept juridique. Ce sont des organisations sportives ayant quelques possibilités d’agir et d’entreprendre des actions pour générer des revenus. Les assemblées évaluatives et électives sont le cadre unique pour entériner des décisions et évaluer le bilan des comités mandatés. Mais si l’on creuse un peu ce point, on trouvera que maints clubs ont bafoué à maintes reprises les règlements en reportant des élections ou en optant pour des règles suspicieuses qui favorisent les dirigeants en exercice. Et le sujet le plus tabou reste la transparence et la gouvernance de nos clubs. Des millions de dinars sont gérés et des flux financiers assez considérables sont en jeu. Souvent, l’approbation des états financiers par un commissaire aux comptes (qui, en fait, vérifie autant que possible l’authenticité des écritures comptables et des pièces justificatives) est donnée comme preuve incontestable de la transparence financière. Mais ce n’est pas vrai toujours. Des manipulations comptables peuvent induire en erreur l’audit, alors qu’une mauvaise gestion financière qui génère des déficits et un cumul de dettes n’est pas sanctionnée ou analysée.
On peut apporter un bilan et un état de résultat assez authentiques et certifiés, mais quand ces documents vous disent que les fonds et les avoirs de clubs ont été dilapidés sur des joueurs surpayés et sur d’autres mauvais choix, y-a-t-il une suite? Jamais. Ça passe sous silence. Mieux, on sollicite le ministère des Sports et maintenant la FTF pour venir au secours et corriger les erreurs et les aberrations commises. Ainsi on verse dans l’impunité et le laisser-aller.
L’exemple des clubs de football tunisiens est édifiant. Ils n’ont aucune responsabilisation quand leur gestion est ratée. Pas d’indices d’équilibre financier, pas de plafond du déficit et des dettes par rapport aux revenus. On gère les ressources du club comme le veut son président. Du côté de la FTF, la commission du contrôle de gestion est restée une illusion, un organe fictif qui regarde passivement les frasques des clubs.